Ce guide en 7 étapes est élaboré à partir des 7 lettres du mot PERVERS.
Comme la violence psychologique ne laisse aucune trace visible, il est quasiment impossible d’en prouver l’existence.
La victime qui la subit vit une double peine car elle est incomprise des personnes en qui elle recherche de l’aide. Que ce soit son entourage proche ou certains professionnels.
Il lui est très difficile de décrire l’envers du décor. Ce qui se passe à huit clos ne peut pas être pris au sérieux car l’auteur de cette violence porte un tout autre costume à l’extérieur : c’est le mari exemplaire, le gendre idéal, la mère exemplaire ou parfaite, le chef irréprochable…
Le(la) manipulateur(trice) adopte un comportement toxique, utilise des mécanismes pervers narcissique uniquement avec sa ou ses proies. Avec les autres personnes il a généralement un comportement sain.
Comment expliquer que cette personne aux multiples qualités à l’extérieur puisse être une tout autre personne dans la sphère privée (un être froid, cruel aux propos blessants sans empathie, …) ?
Les 3 signes qui doivent vous alerter
- Vous doutez de vous. Vous n’êtes plus sûr(e) de vos émotions ni de votre valeur.
- Vous avez peur de ses réactions. Le moindre mot peut déclencher colère ou silence.
- Vous ne vous reconnaissez plus. Vous vivez en mode survie, vidé(e) de votre énergie et de votre joie.
1°) PARLER
Oser en parler va me permettre de sortir de l’isolement, de me libérer pas à pas émotionnellement.
Si je ne parle pas, je permets à l’auteur de la maltraitance de continuer.
Le conseil de votre thérapeute en relation d'aide
Etant donné que parler est très dur quand on vit ce type de relation, commencez par en parler à voix haute quand vous êtes seul(e) pour préparer votre cerveau à un futur échange. Si vous pouvez vous enregistrer c’est bien car quand vous vous retrouverez face à un psychologue ou autre, vous n’aurez plus qu’à appuyer sur PLAY. Cela vous permettra en réécoutant de faire de nouvelles prises de conscience. Attention, verrouillez bien votre enregistrement afin que vous seul(e) en ayez l’accès.
2°) ETRE ECOUTE, ETRE ENTENDU
Par des professionnels (médecins, psychologues, psychiatres, thérapeutes, associations..
Cela est indispensable car mon entourage n’a pas forcément les bons outils pour me comprendre, entendre ce que je ressens et ce que je vis ( ex parents, amis de mon agresseur…)
J’ai besoin d’entendre que je ne suis pas FOU, FOLLE car le lavage de cerveau dont j’ai été victime a fait d’importants ravages au niveau de mon estime de soi. Le doute permanent installé par le(la) manipulateur (trice) dans mon esprit avec un mélange de vrai et de faux a détruit peu à peu toute ma confiance en moi.
Je ne sais plus qui je suis, ce que je vaux. Je ne crois plus que ce qu’on a voulu me faire croire.
Par conséquent, si je me tourne vers des personnes inexpérimentées sur le sujet, il se peut bien que ma souffrance ne soit pas réellement prise au sérieux. Cela alimentera la croyance que c’est moi le problème.
Ce qui m’empêchera de reprendre le contrôle de ma vie.
Le conseil de votre thérapeute en relation d'aide
Si vous n’avez pas les moyens financiers pour suivre une thérapie, ce qui est le cas dans la majeure partie des cas. Alors adressez vous à des associations qui pourront vous entendre et vous comprendre car c’est leur domaine de compétences.
3°) RESSENTIR MES EMOTIONS
Les définir, les nommer car pour éviter les conflits, j’ai étouffé toutes mes émotions afin de préserver un semblant d’harmonie.
Au lieu de les extérioriser à l’instant T, je les ai accumulées à l’intérieur de moi. ET comme tout ce qui ne s’exprime pas finit par s’imprimer dans le corps, il est fondamental et vital de les laisser émerger.
Quelles sont ces émotions non évacuées ?
a) La colère :
On m’a roulé(e) dans la farine à maintes reprises. Je suis déçue de constater que cette personne en qui j’avais mis toute ma confiance n’était pas celle que je croyais, je n’ai rien vu, je m’en veux et je bouillonne.
b) De la peur :
Celle de cet enfant adapté en référence à l’analyse transactionnelle qui disait toujours OUI par peur d’être rejeté, abandonné, puni.
Peur de tout ce que m’a fait croire le manipulateur sur moi et sur les autres, sur la vie. Peur de ses menaces, de son chantage, de ses représailles...
c) De la tristesse
Je pleure sans cesse, je suis triste en mode survie. Je suis déçu(e), j’aurais tellement voulu que çà se passe différemment. J’ai essayé de trouver des solutions maintes et maintes fois. Je n’ai pas réussi à faire en sorte que cette relation fonctionne, je m’en veux, je suis désemparé(e), je ressens un sentiment d’incapacité, je doute de moi et de mes compétences. Je ne me reconnais plus, j’ai perdu celui, celle que j’étais.
d) De la joie :
Quand je repense aux merveilleux moments où le(la) manipulateur (trice) redevenait comme aux premiers instants, doux(ce), généreux(se), bienveillant(e), charmant(e), séduisant(e)….
Le conseil de votre thérapeute en relation d'aide
Accueillez vous avec bienveillance, vous avez le droit d’être triste, en colère, d’avoir peur et de ressentir des moments de joie quand vous repensez aux tendres moments. C’est normal et c’est OK, surtout ne culpabilisez pas. Rassurez-vous, parlez-vous comme si vous étiez en train de parler à votre meilleure amie. Consolez-vous, gardez espoir
4°) VIVRE
C’est :
Me tourner enfin vers mes propres besoins et commencer à les satisfaire. Me traiter en priorité, prendre soin de moi, apprendre à me reconnecter à mon MOI intérieur. Entrer en communication avec mes désirs, mes besoins anesthésiés par la relation toxique.
C’est apprendre à me protéger, me respecter, poser mes limites
Oser dire NON, STOP, çà suffit, c’est FINI
Arrêter de me justifier, m’excuser
Avoir le droit de VIVRE, respirer et non plus seulement Survivre
Monter sur la scène de ma VIE, sortir de l’ombre, prendre ma place.
Le conseil de votre thérapeute en relation d'aide
Commencez par insérer un tout petit NON pour quelque chose qui n’a pas un caractère majeur du style : « et bien NON, je ne mangerai plus seulement ce qui te fait plaisir et qui me fait mal au ventre, c’est fini »
5°) EXPRIMER MON RESSENTI
Par le biais de techniques de libération, exprimer ce que je ressens, mettre des mots sur mes maux, me libérer, me purifier en extrayant le lourd à porter.
Le conseil de votre thérapeute en relation d'aide
Commencez par créer un petit journal, sur un cahier ou sur votre PC. Notez ce que vous ressentez chaque jour.
Par exemple : Est-ce que les émotions que vous ressentez actuellement font suite à un événement particulier survenu les jours précédents cet état émotionnel ?
Et surtout gardez bien ce journal à l’abri du manipulateur, n’oubliez pas qu’il veille sur vous… Lire ce que vous ressentez lui permettrait d’ajuster sa stratégie.
6°) RECONSTRUIRE
Je suis porteur (se) d’un handicap invisible, je vais devoir me reconstruire à partir de débris, de ce qui me reste de mon identité.
Retravailler l’estime de SOI, apprendre à m’aimer, à me valoriser
Rééduquer mon état d’esprit (Mindset) par la répétition de pensées constructives
Prendre mon temps, faire preuve de courage pour parvenir à un mieux-être.
Célébrer chaque pas et petites victoires
Laisser aller les fausses croyances
Me responsabiliser pour reprendre les commandes de mon esprit en me déculpabilisant.
Me pardonner de m’être laisser abusé(e), d’avoir cru que je n’avais pas de valeur, que je ne valais rien
Travailler sur la dépendance affective et amoureuse
Comprendre pourquoi j’ai toléré toute cette maltraitance.
Commencer à m’aimer, à me faire plaisir par de petites et délicates attentions jour après jour sans culpabiliser.
Retrouver l’autonomie affective
Décider de mon présent et de mon avenir.
Accueillir ce passé qui avait sa raison d’être
Travailler les blessures de mon âme en réduisant la charge émotionnelle de chacune d’entre elles.
Le conseil de votre thérapeute en relation d'aide
Le changement prend du temps. Faites preuve de persévérance, de discipline. Vous devez réapprendre à vivre, un pas à la fois, ne vous mettez pas la pression, et surtout accueillez-vous avec bienveillance dans les moments où vous rechutez. Laissez la culpabilité de côté, car c’est le frein majeur à toute évolution. Félicitez-vous pour chaque petitspas accomplis vers votre libération et reconstruction et célébrez chaque petite victoire. La notion de plaisir est très importante pour maintenir la motivation lors de la mise en place d’un changement dans notre vie.
7°) SOURIRE A LA VIE
Si je parviens à m’aimer de nouveau, à croire en mes capacités, à ma propre valeur, je vais revaloriser l’image que j’ai de moi et reprendre confiance en moi.
Je vais m’ouvrir au monde extérieur sans peur
Reprendre goût à la vie
Quitter l’emprise émotionnelle et la soumission imposée par mes croyances limitantes.
Accéder à la liberté de penser, d’être et d’agir
Retrouver ma joie de vivre en mettant un terme à ma souffrance
Me fixer des objectifs pour une vie meilleure
Le conseil de votre thérapeute en relation d'aide
Cette reconstruction vous l’avez décidée, c’était votre choix. Vous ne regretterez jamais car vous allez vivre dorénavant en cohérence avec vos valeurs. Vous l’avez entreprise pour vous car c’était vital. Être libre de penser, d’être et d’agir sera votre plus belle victoire.
Conclusion :
Une fois que le travail de deuil de la relation est réalisé, j’aurai la possibilité de croître grâce à la recherche de signification.
Ainsi je comprendrai pourquoi j’ai vécu ce type de relation et toléré cette maltraitance psychologique :
J’avais une faible estime de moi ?
J’étais dans la dépendance affective ?
Je portais la blessure de rejet, d’abandon ?
J’étais un enfant symptôme ( petite Cendrillon, vilain petit canard ) ?
J’étais sensible à la culpabilité…
Ainsi, Je pourrai accéder à ma propre renaissance.
Si vous ressentez que le moment est venu pour vous de reprendre les commandes de votre vie. Si vous avez envie de retrouver la personne que vous étiez avec cette belle joie de vivre. Si maintenant vous avez très envie de dire OUI à la vie, alors n’hésitez pas à demander de l’aide. Ce sera le plus beau cadeau que vous puissiez vous offrir, car vous savez désormais que vous méritez le bonheur.
Et surtout ne croyez pas que demander de l’aide est un signe de faiblesse. C’est avant tout un acte courageux quand on a décidé de se respecter et prendre soin de soi.
